Aider les gens qui ne veulent pas l’être - mode d’emploi
26 mars 2025 • 7 min

Tu peux emmener le cheval à l’abreuvoir… mais tu peux pas le forcer à boire.
Et pourtant, on essaie. Encore. Et encore.
Cet article explore ces moments où l’on veut aider par gentillesse ou par ego
à des gens qui, eux, ne veulent pas toujours l’être.
🧨 Pourquoi on veut aider ?
Hier, je tombe sur un post sur les réseaux :
« Pff… quelle journée de merde. »
Ok, classique. Je me dis “il veut vider son sac.”
Je lui réponds : « Qu’est-ce qu’il y a ? »
Deux autres personnes lui posent la même question.
Et là, le mec lâche :
« J’ai pas envie d’en parler. »
Ce jour-là, j’avais peut-être bu trop de café… ou pas assez dormi. Et j’ai lâché, sans réfléchir :
« Bah ferme ta gueule alors ! »
C’était un peu brut, je le reconnais. Mais franchement, c’est fatigant. Notre temps est trop précieux pour ces conneries.
Parce que le vrai problème aujourd’hui, c’est ça : On veut qu’on nous entende… mais pas qu’on nous aide. On veut des réactions, pas des solutions. On veut brasser du vide, pas avancer.
Mais si on tend la main aussi vite, c’est pas toujours pour les bonnes raisons.
Aider, ça fait du bien.
Pas juste à l’autre. À nous aussi.
Te dire que tu es une bonne personne. Que tu es utile. Indispensable.
Et on peut vite devenir accro à cette envie.
Cette envie d’être le héros. Le sauveur. Celui qui sait. Celui qui élève.
Et là… t’aides plus vraiment l’autre.
Tu te construis une image flatteuse à travers lui.
Alors avant d’aider quelqu’un, pose-toi une seule question :
👉 “Est-ce que je l’aide vraiment… ou est-ce que j’ai juste besoin de me sentir important ?”
Si c’est la deuxième option…
Repose ta cape. T’es pas en mission divine.
🧠 Ce qu’on appelle “aider” (spoiler : c’est souvent bancal)
Donner un conseil, c’est simple.
Le faire entendre, c’est une autre histoire.
L’humain a cette tendance tenace à croire qu’il est différent.
Que ce qui arrive aux autres ne peut pas lui arriver.
Qu’il est plus malin, plus fort, plus lucide.
Spoiler : non.
Tu peux dire à quelqu’un que son comportement va le mener droit dans le mur.
Tu peux même lui montrer l’exemple.
Il t’écoutera poliment… puis il recommencera.
Parce que tant qu’il n’a pas percuté le mur lui-même, il pense que tu dramatises.
Et puis il y a pire :
Quand tu donnes un conseil, certains l’entendent comme une attaque.
Pas forcément parce que tu l’as mal formulé.
Mais parce que dans leur tête :
👉 “Si tu me dis quoi faire, c’est que tu me juges.”
Résultat : ils te ferment la porte.
Ou te balancent un “oui mais…” dès la première virgule.
Mais tout n’est pas toujours la faute du conseillé.
Des fois, le vrai problème… c’est le conseilleur.
Et on en connaît tous un dans cette catégorie.
Celui qui te parle d’éducation alors qu’il n’a pas d’enfants.
Celui qui te donne des leçons d’entrepreneuriat, mais qui n’a jamais lâché son CDI.
Celui qui t’explique la vie… et qui galère déjà avec une purée en sachet.
On les repère vite. Dès que tu leur dis quelque chose, ils répondent :
👉 “Oui, je sais…”
Pas un gramme d’expérience, mais des certitudes bien lustrées.
Conseiller sans avoir expérimenté, c’est pas foufou.
C’est même souvent toxique.
En résumé :
Un conseil sans vécu, c’est comme des conditions générales d’utilisation :
tu cliques “J’accepte”… mais tu sais très bien que t’en as rien à foutre.
👥 Ceux qui refusent l’aide : deux profils bien distincts
Tout le monde ne rejette pas l’aide pour les mêmes raisons.
Certains ont peur du changement.
D’autres la refusent parce que c’est un peu leur fond de commerce.
Et c’est là que tu dois apprendre à faire la différence.
⚠️ Il y a évidemment d’autres profils, et chaque personne est unique. Ce qui suit, c’est juste une lecture parmi d’autres — mais qu’on croise souvent.
🔹 Profil 1 – Ceux qui ont peur du changement
- Peur de l’échec
- Peur de sortir de leur zone de confort (aussi inconfortable soit-elle)
- Peur d’assumer la responsabilité du changement
Ils veulent aller mieux, mais dès qu’on leur propose une solution, ils se figent.
Ils préfèrent une situation pourrie qu’ils connaissent plutôt qu’un mieux incertain.
Ces personnes ne te manipulent pas.
Elles sont juste bloquées.
Elles n’ont pas besoin de conseils magiques, mais d’un espace rassurant.
L’aide ici, c’est : patience, tact… et présence.
Mais plus ce schéma dure, plus il devient un mode de vie.
Et tu ne les aides plus à avancer : tu les aides à s’installer dans l’immobilisme.
🔹 Profil 2 – Ceux qui se nourrissent de la plainte
- Leur problème est devenu leur identité
- Leur souffrance est une monnaie d’attention
- Leur inaction est stratégique : elle évite toute responsabilité
Tu peux leur tendre toutes les clés du monde… ils garderont la porte fermée.
Tu les aides ? Ils en veulent plus.
Tu arrêtes ? Ils te traitent de traître.
Ce qu’ils veulent ? Un public.
Ce qu’ils fuient ? Le changement.
Et si tu restes trop longtemps à leurs côtés, tu te vides.
Et tu doutes. De toi. De ton aide. De ta valeur.
Et le jour où tu les laisses ?
Ils t’accuseront.
Parce que pour eux, avoir tort, c’est mourir socialement.
Ils préfèrent te haïr que se remettre en question.
(Et non, je ne parle pas de ton/ta conjoint(e). Ça, c’est juste un effet secondaire du couple… qu’on appelle la fierté. 😂)
🎯 Savoir faire la différence
- Le premier a peur d’avancer.
- Le second refuse d’avancer.
Et toi, tu dois savoir à qui tu fais face, sinon :
👉 tu perds ton énergie, ta clarté, et ta paix.
Le vrai défi ? Ce n’est pas d’aider tout le monde.
C’est de savoir qui est prêt à être aidé… et qui se complaît dans sa chute.
🚫 À partir de quand tu dois lâcher l’affaire ?
Oui. Clairement.
Il y a des gens que tu ne peux pas aider.
Pas parce qu’ils sont irrécupérables.
Mais parce qu’ils n’ont aucune intention de changer.
Et pendant que tu t’épuises à les soutenir, tu passes à côté de toi.
👉 Ta bienveillance n’est pas un service public.
Et si cette personne ne compte même pas vraiment pour toi…
Mais qu’est-ce que tu fous encore là ?
À moins que tu sois en train d’écrire un livre sur la souffrance humaine,
je ne vois pas ce qui te retient encore.
Parce que sinon :
À force d’aider les mauvaises personnes…
C’est toi qui va avoir besoin d’aide.
C’est comme sauver quelqu’un de la noyade…
qui s’appuie tellement fort sur toi que toi aussi tu coules.
💥 Laisse-les se crasher… mais attache leur ceinture
Tu veux aider ? Très bien.
Mais accepte ce fait simple :
Tu ne peux pas vivre la prise de conscience à leur place.
Tu peux parler, expliquer, tendre la main…
Mais s’ils ne sont pas prêts, tu perds ton temps.
En revanche, tu peux préparer la chute.
Pas pour l’éviter. Pour qu’elle fasse pas trop de dégâts.
Un mur à 20 km/h, ce n’est pas le même qu’à 130.
Alors laisse-les se crasher, mais :
- Ralentis la voiture s’ils t’écoutent un peu
- Glisse deux-trois coussins sur la trajectoire
- Reste pas loin, au cas où ils en sortent en boitant
Et un jour, peut-être, ils te diront :
“Merci de m’avoir laissé faire. Et merci d’avoir été là.”
Et ça, c’est peut-être
la plus belle forme de récompense.
Nous sommes tous différents.
Ce qui fonctionne pour toi ne fonctionne peut-être pas pour les autres.
Et parfois, nos conseils ne sont que le reflet de nos propres peurs.
Aider vraiment, c’est pas imposer.
C’est pas juger.
C’est pas sauver.
C’est accompagner sans ego, avec une main tendue…
pas un mode d’emploi imposé.
👉 Il faut aider par amour.
Pas par ego.